Le théâtre du Palais-Royal

Chronique du quinze septembre 1880 mise en ligne le quinze février 2026. Temps de lecture : 19 minutes.

Vous rappelez-vous la vieille salle du Palais-Royal1, avec ses allures antiques, son foyer bourgeois qui n’avait de pendant que le foyer, qui semblait dater du Consulat, de l’ancien Gymnase Dramatique2, refait et réparé, lui aussi, à cette heure ? La salle du Palais-Royal était, comme celle de l’ancien Ambigu, une des plus étroites et des moins élégantes de Paris. Elle n’existe plus, elle a fait peau neuve. Un de nos plus érudits architectes. M. Paul Sédille3, l’a restaurée, refaite, réparée, vêtue d’or et de soie, lui a donné l’aspect charmant d’une petite maison de la Régence, d’un pavillon du temps de Richelieu, ou d’un Trianon où l’on logerait, le rire.

Pauvre vieux Palais-Royal ! Y avons-nous passé de bonnes soirées joyeuses ! On ne se demandait pas si la salle était belle. On écoutait. On se divertissait. Mais pourquoi une bonne comédie ne semblerait-elle pas aussi charmante dans un bijou architectural ? Jamais bordure de prix n’a nui à un excellent tableau.

MM. Briet et Delcroix4, qui inaugurent ce soir leur direction par une reprise de ces Diables roses5-6 où Schneider7 fut si étourdissante, avaient invité hier la critique8, des artistes et aussi des financiers, — les agents de change apportent le nerf de la petite guerre dramatique — à jeter un coup d’œil à la salle nouvellement décorée. Un lunch était servi au foyer. L’orchestre jouait des airs de Fahrbach9. Mais on écoutait peu, on regardait. Cet escalier étroit, où tout Paris a passé, ce petit escalier, divisé jadis par une rampe de fer, au bas duquel, tous les élégants se groupent d’ordinaire pour voir la sortie, a été tapissé, décoré, arrangé avec goût. Une sortie du Palais-Royal aura désormais l’air d’une sortie des Italiens, du temps que les Italiens chantaient10. C’est vraiment une bonbonnière que ce Palais-Royal rajeuni ou plutôt c’est un joli bibelot architectural du dix-huitième siècle.

En un mot, c’est la Montansier !

Mlle Montansier11, lorsqu’elle prit la direction de ce théâtre, construit pour le duc d’Orléans, avait été déjà, une quinzaine d’années auparavant, favorisée, grâce â Marie-Antoinette, du privilège du théâtre de Versailles, de ce petit et joli théâtre de la rue des Réservoirs où jeudi prochain M. Cosset et Mlle Tessandier12, du Gymnase, vont jouer le Supplice d’une Femme13 et où Mlle Agar14 annonce qu’elle va venir débiter15 des tragédies. Plus tard, la Montansier, comme on disait alors, prenait la direction de la salle des Beaujolais, où l’on n’avait jusqu’alors vu que des comédiens de bois, des marionnettes qui jouaient aussi Figaro, lorsque Beaumarchais était au pinacle, et, dans le foyer de la Montansier, on se montrait les meubles que l’ancienne protégée de la reine avait achetés à la criée et qui provenaient du château de Versailles16. Dans ce foyer du théâtre de la Montansier, qui est demeuré pendant si longtemps tel qu’il fut au temps du Directoire, et que voilà redevenu pimpant et brillant, tout ce qui eut un nom, vers la fin du siècle dernier, a passé.

Merle17, l’auteur dramatique, celui qui épousa, Mme Dorval, a tracé quelque part18 de ce foyer de la Montansier un curieux tableau, amusant et pittoresque comme une gravure de Carle Vernet19, de Taunay20 ou de Debucourt21. Sous la Révolution, la Montansier avait appelé son théâtre Théâtre de la Montagne. Elle l’appela, sous le Directoire, Théâtre des Variétés. J’ai là une estampe amusante qui nous montre, tout aussi bien que l’article de Merle, le tohu-bohu de ce foyer où le tout Paris d’alors paradait. Promiscuité élégante d’uniformes militaires et de déshabillés féminins, éventails et sabretaches, toilettes d’aimées et chamarrures de hussards, les merveilleuses22 demi-nues de Boilly23 coudoyant les cavaliers éperonnés de Duplessis-Bertaux24. On sent que Barras25 n’était pas pour rien l’hôte de la Montansier, à qui il louait deux petites chambres. Ce foyer semble la préface des fêtes du Petit-Luxembourg26. Et sait-on que Barras voulut, un moment, faire épouser Bonaparte, le petit Bonaparte, comme on disait alors, à la Montansier ? Dugazon27 et Barras avaient présenté le jeune officier à l’actrice. Elle avait plus de cinquante ans et beaucoup d’argent. Il avait vingt-cinq ans et pas un sou. Barras arrangea, paraît-il ; un grand dîner chez Legaque28, le restaurateur, pour conclure ce mariage. Mais Bonaparte ne se laissa point prendre. Il fut très froid. La Montansier avait trop de rides. Elle épousa l’acteur Neuville29 qui, nécessairement, n’est point celui que nous avons connu et Bonaparte lui en sut gré. Après vendémiaire, dans un grand diner donné, cette fois, chez Mlle Montansier, Bonaparte but lui-même à la santé de la Montansier qu’il ne redoutait plus d’entendre soupirer pour lui. C’est la Montansier qui a raconté, elle-même, ces souvenirs à J.-T. Merle.

Et de ce foyer qui fût, pendant si longtemps le bureau d’esprit des vieux vaudevillistes et des chansonniers du Caveau30, les bons mots, les calembours, les couplets malicieux, contre le Directoire partaient dans les entr’actes, tandis que Brunet et Tiercelin31 se grimaient pour jouer leurs jocrisseries et que le commissaire de police du théâtre un type légendaire, le vieux Robillard, avec ses larges lunettes, sa coiffure de 87 et ses boucles d’oreille, écoutait sans comprendre. Il est loin ce temps des Gouffè32, des Brazier33, des Rougemont34, des Martainville35 !

Déjà, lorsque le 11 juin 1831, le Palais-Royal rouvrit sous la direction Dormeuil et Poirson36, en vertu d’un privilège accordé par M. de Montalivet37, la salle, qui appartenait alors à M. de Courbonne38, avait été totalement refaite sur les dessins de l’architecte de Guerchy39, qui mourait peu de temps après. Aujourd’hui, c’est une transformation complète, une renaissance absolue et comme une apothéose.

La meilleure description de cette transformation de la salle et du foyer du Palais-Royal a été donné par M. Paul Sédille lui-même, qui tient un joli brin de plume au bout de son compas et de son tire-ligne et qui publiait naguère une remarquable notice sur l’architecte Duc40. Le plafond, peint par M. Lavastre41, montre à travers des arceaux dorés des groupes de femmes et d’enfants, des bouquets de fleurs, des échappées de ciel. « Mettez beaucoup de jeunesse, des enfants ; il faut de la jeunesse ! » écrivait Louis XIV en marge d’un rapport architectural de Mansard. Il y a là beaucoup de jeunesse, en effet, comme il y a beaucoup de marbre et d’or dans la salle, et le rideau de pourpre et d’or s’enlevant sur des dentelles et de la soie gris-perle, ce rideau superbe où apparaît un Satyre enlevant une Nymphe fait grand honneur encore à M. Lavastre. M. Dalou42 a sculpté, pour orner ce devant de la scène, deux figures fort jolies la Comédie et la Folie.

Au foyer, M. Sédille a rétabli la décoration originale du temps de Louis XVI et il a laissé la petite galerie à mi-étage à M. Bayard43 pour peindre, en une amusante et longue frise, tous les comédiens et comédiennes qui ont passé par le Palais-Royal, sans compter le portrait, de Mlle Montansier et celui du père Dormeuil, le véritable fondateur du Palais-Royal44.

Et l’on retrouve là, depuis Mlle Mars45, la grande comédienne qui passa par le Palais-Royal comme Samson46, tous ces bouffons fameux qui nous ont tant divertis, nous ou nos pères : Sainville47, Grassot48, Brunet49, Ravel50, et le nez d’Hyacinthe51, et le sourire d’Aline Duval52, et le profil de Gil Pérèz, et les cheveux blonds de Mlle Schneider, et le bon gros visage de Lhéritier53 qui peint l’aquarelle, comme Geffroy54, de la Comédie- Française, peint les tableaux, et qui avait longtemps orné ce même foyer de la charge divertissante de tous ses camarades.

M. Émile Bayard, qui a peint avec verve cette frise, est un artiste d’un talent rare, tout à fait primesautier. Il a crayonné, avec une énergie superbe, une sorte de colère vengeresse et de rage patriotique, nos sombres journées de défaites, Wissembourg Wœrth, Sedan, et, sur le champ de bataille du 1er septembre, il a montré Napoléon Ier assistant, effaré, à la déroute de son descendant, tableau inoubliable qui a la farouche éloquence de cette gravure du Punch55, demeurée célèbre et où le dessinateur anglais montrait l’ombre de l’oncle apparaissant à Napoléon III et lui disant Be ware ! — Prends garde ! — Tandis que le prince impérial contemplait, terrifié, le fantôme du vaincu de Waterloo.

Depuis ces pages inoubliables, historiques, si je puis dire, M. Émile Bayard, qui était un de nos illustrateurs les plus en vogue, s’est plus particulièrement tourné vers la peinture décorative et il a fait, en ce genre, de galants chefs-d’œuvre, des scènes élégantes de Percherons et de fêtes à la Watteau. Sa couleur est gaie, charmante. Il a le sens des coquetteries du temps passé, des froufrous de la soie et de la voltige des rubans dénoués par les zéphyrs. Les panneaux décoratifs sont exquis et le peintre vient encore de prouver la souplesse charmante de son pinceau en enlevant, avec tant d’esprit et de brio, tous ces personnages qui sourient, amusent, raillent encore, et toutes ces comédiennes qui garderont là l’éternel charme de leur jeunesse endiablée !

Jolie salle encore une fois, et soirée intéressante. Ce soir, on jugera les acteurs. Hier, on a applaudi l’architecte, les sculpteurs et les peintres, et aussi les directeurs qui ont transformé, avec tant de goût spirituellement luxueux, le vieux théâtre et pris cette devise bien française, puisqu’elle est gauloise :

Mieulx est de ris que de larmes escrire ;
Pour ce que rire est le propre de l’homme56,

C’est le mot d’ordre de Rabelais. Je souhaite maintenant au théâtre des Rabelais du vaudeville.

Et, puisque nous avons parlé du Palais-Royal, sait-on le projet dont il est question en ce moment-ci ? Il paraît qu’une compagnie d’actionnaires aurait l’idée de couvrir le jardin du Palais-Royal et de le transformer en un vaste jardin d’hiver, qui deviendrait, la saison arrivée, une salle d’été et où l’on représenterait des ballets, où l’on exécuterait des symphonies Une grande galerie, ouverte à une exposition permanente d’œuvres d’art, recevrait des tableaux et des statues d’artistes vivants. Il y aurait aussi une salle de conférences. L’éloquence serait logée à côté de la pantomime. On entrerait dans ce jardin du Palais-Royal, devenu un Cristal-Palace57 au petit pied, par une entrée monumentale ouverte du côté de la rue Neuve-des-Petits-Champs58. Ce n’est là qu’un on-dit, mais on en parle.

Les boutiquiers et négociants du Palais-Royal se diviseraient déjà en deux camps : d’un côté, ceux qui trouvent que ce serait là la revivification des galeries du Palais-Royal, de l’autre, ceux qui pensent que ce serait leur mort. De là, discussion. On pourrait faire voter les intéressés pour savoir à quoi s’en tenir. Mais, j’y songe, ce serait un plébiscite, un plébiscite inattendu.

J’ai d’ailleurs recueilli ce bruit parce qu’il commence à courir, mais sans attacher autrement d’importance à la réalisation d’un projet qui me paraît curieux, mais fort hypothétique.

Le Compte rendu de Francisque Sarcey

Le lecteur a remarqué que le très-mondain Jules Claretie a surtout évoqué l’histoire du théâtre et sa réouverture, sans trop s’appesantir — et il semble qu’il ait eu raison — sur la qualité du spectacle. Il semble pertinent de donner ici cette autre version de cette même soirée, telle qu’en a rendu compte son ami Francisque Sarcey dans sa « Chronique théâtrale » du lundi parue dans Le Temps du vingt septembre.

Le Palais-Royal a rouvert ses portes. Mon ami Jules Claretie vous a déjà dit ici les splendeurs de la salle restaurée, et cette frise d’un aspect si décoratif et d’une couleur si joyeuse où M. Émile Bayard a conté d’un pinceau facile et pittoresque toute l’histoire du théâtre. Je n’y reviendrai pas, m’en tenant à ce qui rentre plus particulièrement dans ma besogne accoutumée.

La représentation a commencé par un prologue d’ouverture, L’Impromptu, que Théodore de Banville avait improvisé, pour la circonstance59. Banville est passé maître en l’art de tirer du rythme et de la rime des effets d’un comique qui lui est particulier. Le rire ici jaillit moins des idées et des mots, que des sonorités fantastiques, que le poète accumule en se jouant. Cette pauvre Mlle Legault60 n’y a rien compris. Le prologue est d’un style aisé, souriant, avec ces déhanchements de rythme qui amusent l’oreille. Elle a déclamé ce billet de faire part, écrit par un poète, comme si c’était le récit de Théramène61. Et ce qu’il y a de pis, c’est que si en effet c’eût été le récit de Théramène, il eût été fort mal dit. C’était un insupportable mélange d’emphase et de préciosité. Ce malheureux Banville a bien dû souffrir, tout bas, en son coin.

La direction avait longtemps cherché la pièce par laquelle elle rouvrirait. Elle s’est arrêtée aux Diables roses. Les Diables roses, dont le succès était resté légendaire au théâtre, n’avaient pas été repris depuis longtemps. Ce choix avait un grand avantage : c’est que tous les acteurs qui ont créé le vaudeville à l’origine, étant morts, partis ou hors de service, il fallait de toute nécessité le remonter à neuf et que c’était une occasion de présenter la jeune troupe au public.

MM. Delcroix et Briet sont très persuadés de la double nécessité qui s’impose à leur théâtre de rester fidèles aux anciennes traditions qui ont fait la fortune du Palais-Royal, et de renouveler leur tête de troupe, qui avait considérablement vieilli. Donner les Diables roses avec des artistes nouveaux, c’était dire au public : Nous sommes toujours, comme par le passé, la scène de Dormeuil ; mais nous entendons, nous aussi, marcher avec les jeunes.

On se rappelle l’étourdissante distribution des Diables roses : Lhéritier, Gil Pérèz, Hyacinthe, Lassouche62, Fizelier, Mme Thierret63, Mlle Schneider. Je ne veux point lui comparer la distribution nouvelle. Il est clair que des artistes qui reprennent après vingt ans une bouffonnerie ne peuvent égaler ceux pour qui elle a été faite. Ce n’est pas au moins qu’en général ils soient inférieurs par le talent. Non mais le goût s’est sensiblement modifié. Les Diables roses avaient été joués, comme ils furent écrits, avec une fantaisie éclatante de burlesque poussé à outrance. C’était la manière de ce temps-là. Aujourd’hui nous préférons, et dans l’opérette et dans le vaudeville, un peu plus d’exactitude, de discrétion et de finesse. Les artistes ramènent (sans trop en avoir conscience) à ce tour de gaieté plus apaisée le vaudeville de Thiboust et Grange, qui avait été composé dans une autre gamme.

Il arrivera pour les Diables roses ce qui est arrivé, toutes proportions gardées, pour la Tour de Nesle64 quand on s’avisa de la reprendre il y a dix ans, à la Porte-Saint-Martin. Les traditions du mélodrame à panache s’étaient perdues, le goût du public avait changé ; les artistes nouveaux jouèrent avec une correction bourgeoise ce drame échevelé et flamboyant. Ils remirent en ut naturel un morceau qui avait été écrit avec sept dièses à la clef65.

Ainsi Daubray66 est charmant de bonhomie et de finisse dans ce rôle de maître d’armes, qu’Hyacinthe jouait avec une bêtise triomphante et superbe. Le public s’habituera à cette nouvelle manière et finira par la trouver excellente, quand se seront évanouis les souvenirs de la création première. Calvin, dans Antoine Boucart, et Mme Mathilde, dans Mme Belzingue, jouent en remarquables comédiens ; ils ont de la bonne humeur et ils font rire. Mais où sont ces gestes d’une fantaisie étonnante, ces soubresauts de voix et d’attitude qui rendaient le jeu de Gil Pérèz si plaisant ? Où est cette large figure épanouie de Mme Thierret, ces fusées de voix perçantes et ces coups de poing retentissants qu’elle se donnait dans la poitrine. Raimond a du naturel dans Trumeaux, mais ce n’est plus cet idéal d’ahurissement finaud que nous aimions chez Lassouche.

Non, ce n’est plus cela ; mais au moins c’est autre chose. L’interprétation a changé, j’en conviens, mais la pièce est interprétée encore. Et elle est si drôle ! Il y a d’un bout à l’autre un tel jaillissement de gaieté franche et communicative. Le mot n’attend pas le mot ; quels mots ! et tous d’un comique si naturel, si bon enfant, que toute la salle part de rire, sans savoir même pourquoi elle a ri.

La seule personne qui n’ait pas été sérieusement remplacée, c’est Mlle Schneider dont la voix mordante donnait un prix infini à la célèbre ronde du Jeune homme empoisonné. Mme Angèle sait le théâtre et elle a de la voix ; une voix forte et puissante plutôt que juste. Mais elle a perdu quelque peu, en tournant les têtes des deux Amériques, le sentiment de la mesure parisienne. Il semble qu’elle nous ait servi l’autre jour un article d’exportation. Mlle Faivre67 m’a paru plus qu’insuffisante dans le rôle d’Indiana. Il est vrai qu’elle est très jolie femme ; mais est-ce une compensation ?

Il n’y a guère d’ailleurs, au Palais-Royal, que de jolies femmes ; et cette pièce nous montre à la fois et la splendide Mlle Charvet, et une piquante gamine de Paris, qui a pris le plus long, car elle débarque des pays les plus extravagants, pour arriver au Palais-Royal, Mlle Rachel. Le premier soir, le rôle de Mlle Belzingue avait été donné à une jeune fille, dont l’accent était si prononcé qu’au premier mot la salle tressaillit de surprise, puis éclata de rire. Heureusement les rôles de jeunes filles ne sont jamais bien longs ni bien importants dans les pièces de ce genre. On supprima, après le premier acte, le rôle de Mlle Belzingue, qu’à notre grand étonnement nous ne vîmes plus reparaître. Il est joué aujourd’hui par Mlle Denyse Linville, qui anime ce personnage indifférent de sa petite mine futée et spirituelle.

Notes

1       Cette salle de la rue de Montpensier a rouvert après travaux la veille, mardi 14 septembre. Sur l’arrière, elle donne sur les jardins du Palais-Royal. La salle originale, voulue par Richelieu, a été inaugurée en 1641. Elle a connu plusieurs incendies, courants dans les théâtres, et aussi plusieurs reconstructions et changements de nom et est même devenue un café au début du XIXe siècle. Le dernier aménagement, en 1830 date d’un demi-siècle.

2       L’actuel théâtre du Gymnase du boulevard de Bonne-Nouvelle.

3       Cet architecte a déjà été évoqué dans La Vie à Paris du sept septembre 1880.« Ouverture de la chasse ».

4       Fernand Briet et Gustave Delcroix sont les deux nouveaux directeurs du théâtre du Palais-Royal.

5       Lambert-Thiboust et Eugène Grangé, Les diables roses, comédie-vaudeville en cinq actes mêlée de chants, représentée le quatre septembre 1863 au théâtre du Palais-Royal, avec Lhéritier, Hortense Schneider et Gil Pérèz. Une broche en or serti de diamants taille rose et corail de 40 grammes a été créée à l’occasion de cette première.

Dimension du bijou : six centimètres

6       En lever de rideau a été donné un Impromptu de Théodore de Banville spécialement écrit pour l’occasion et donné par la jeune Maria Legault (note 60), qui, selon Francisque Sarcey, a peu convaincu.

7       Hortense Schneider (1833-1920), chanteuse lyrique ayant connu un grand succès.

8       Lire le compte rendu de Francisque Sarcey dans Le Temps de lundi prochain vingt septembre.

9       Philipp Fahrbach (1843–1894), compositeur et chef d’orchestre autrichien né et mort à Vienne, effectuait des tournées dans toute l’Europe. On ne le confondra pas avec son père et ses oncles ayant moins voyagé.

10     Cette expression de « Théâtre italien » est née par opposition au « Théâtre français », qui était alors le nom de la Comédie-Française. C’est de cette époque que date la graphie particulière de « Comédie-Française » avec ses deux capitales et son tiret. Le dernier endroit de Paris à abriter ces comédiens français qui jouaient en italien des pièces italiennes porte de nos jours le nom d’Opéra-Comique ou de « salle Favart », du nom de l’auteur dramatique et librettiste Charles-Simon Favart (1710-1792). Une première salle a été construite en 1783 et rebâtie en 1840 après un incendie. Dans sept ans, en mai 1887, cette nouvelle salle sera encore détruite par un incendie et reconstruite onze années plus tard, telle que nous la connaissons aujourd’hui. Le terme opéra-comique a été défini par un décret de 1807 comme étant « une comédie ou drame mêlés de couplets, d’ariettes ou de morceaux d’ensemble ».

11     Mademoiselle Montansier (Marguerite Brunet, 1730-1820), comédienne et directrice de théâtre est de ces femmes rares ayant eu une vie aventureuse. Née à Bayonne elle suit son riche amant en Martinique où il l’abandonne. Elle se reconvertit alors en marchande d’esclaves avant de s’installer à Paris où elle ouvre un cercle de jeux. Grâce à un autre amant elle parvient à prendre la direction d’un premier théâtre à Versailles qui lui permet de se faire nommer directrice des Spectacles à la suite de la Cour. L’argent entre et Mademoiselle Montansier fait construire son premier théâtre à Versailles, le théâtre Montansier, inaugurée en 1777 rue des Réservoirs, en présence du roi et de la Reine. La Révolution la chasse à Paris ou elle parvient à prendre possession du théâtre Beaujolais, dans la rue du même nom au nord du jardin du Palais-Royal. Après travaux, l’inauguration a lieu au printemps 1790, moins d’un an après le déclenchement de la Révolution. Mademoiselle Montansier dirige ensuite son théâtre sous diverses appellations opportunistes en fonction de la politique de l’époque, jusqu’en 1806. Parallèlement, Mademoiselle Montansier crée un nouveau théâtre avec une troupe de chanteurs italiens qui sera installée salle Favard en 1902 et crée aussi, en 1907 le théâtre des Variétés sur le boulevard Montmartre, où il se trouve encore.

12     Aimée Tessandier (Françoise Saugnier, 1853-1923) comédienne.

13     Alexandre Dumas (fils) et Émile de Girardin, Le Supplice d’une femme, drame en trois actes représenté le 23 avril 1865, salle Richelieu.

14     Agar (Marie-Léonide Charvin, 1832-1891), tragédienne.

15     Débiter, le mot est horrible.

16     Lire à ce propos Charles Davillier, La Vente du mobilier du château de Versailles pendant la Terreur, chez Auguste Aubry, rue Séguier, 1877.

17     Jean-Toussaint Merle (1789-1852), centralien, second époux de Marie Dorval, auteur et critique dramatique, directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin de 1822 à 1826. Pour Marie Dorval, lire « Le tombeau de Marie Dorval » dans la chronique du huit avril 1880.

18     Jean-Toussaint Merle a écrit plusieurs monographies sur le théâtre, dont Lettre à un compositeur français sur l’état actuel de l’Opéra, Barba 1827 (44 pages) ou De l’opéra, Baudouin 1827 (52 pages) ou encore, Du marasme dramatique en 1829, Barba 1829, 44 pages.

19     Carle Vernet, aussi connu sous le prénom d’Horace (1758-1836), peintre, dessinateur et lithographe, fils du peintre Joseph Vernet.

20     Nicolas Antoine Taunay (1755-1830), peintre, que l’on ne confondra pas avec son père, Pierre Henri, peintre sur émail.

21     Pour Philibert Debucourt (1755-1832), voir Edmond et Jules de Goncourt, L’Art au XVIIIe siècle, volume II, Quantin, sept rue Saint-Benoît.

22     Ces Merveilleuses ont déjà été évoquées dans un récent paragraphe de la page « Ouverture de la chasse » du sept septembre 1880, note 19. Voir ici note suivante (23).

23     Louis-Léopold Boilly (1761-1845), peintre, parfois miniaturiste, et lithographe.

L- P. Boilly, Incroyable et merveilleuse, 1877.
Le Parisien croit reconnaître le jardin des Tuileries et les bâtiments de l’Orangerie et du jeu de Paume… qui ne seront construits que cinquante ans plus tard.

24     Jean Duplessis-Bertaux (1750-1818), dessinateur, illustrateur et graveur. Jules Claretie semble penser ici aux gravures, d’après Carle Vernet (note 19), des campagnes de Napoléon en Italie, qui ont eu leur temps de popularité.

25     Vicomte de Barras puis plus prudemment Paul Barras (1755-1829), général de la Révolution et de l’Empire souvent rencontré dans les salons parisiens et les lieux de plaisir.

26     Ce nom provient de François de Luxembourg (1542-1613), premier duc de Piney qui a vendu ce bien en 1612 à la Régente Marie de Médicis, qui fit construire à côté le palais du Luxembourg. Ces deux hôtels se sont transmis au sein de familles successives jusqu’à leur vente à l’état en 1825 pour l’usage que nous leur connaissons aujourd’hui. Le « Petit Luxembourg » est de nos jours le logement du président du Sénat qui, via des couloirs, peut se rendre aux séances en veston. Ce bâtiment est accessible par le portail du 17 rue de Vaugirard. Ci-dessous, la cour intérieure.

27     Mademoiselle Dugazon (Louise-Rosalie Lefebvre, 1755-1821), comédienne, chanteuse et danseuse spécialisée dans les rôles de soubrette. Entrée à la Comédie-Française à l’âge de 22 ans, elle est devenue sociétaire l’année suivante.

28     Plus vraisemblablement Le Gaque, rue de Rivoli.

29     Honoré Bourdon de Neuville, (1736-1800), que Gallica orthographie « de Nœuville », a épousé Mademoiselle Montansier en septembre 1899, tous deux étant alors fort âgés.

30     Le premier « caveau » de chansonniers, qui date de 1729, se réunissait rue de Buci à l’occasion de la foire Saint-Germain. On y mangeait et buvait ferme et chacun y chantait à son tour. Voir Pierre Laujon, « Notice sur les Dîners du Caveau » édité par le périodique Les Dîners du Vaudeville à la charnière des XVIII et XIXe siècles.

31     Jacques Tiercelin (1764-1837), comédien au théâtre de la Cité de 1792 à 1807 et aux Variétés de 1807 à 1825.

32     Armand Gouffé (1775-1845) poète, chansonnier, et vaudevilliste. Cet homme malingre et fragile, devant observer un régime sévère était membre des dîners du Vaudeville. Il est l’auteur de la chanson ayant popularisé l’expression « plus on est de fous plus on rit », qui est aussi la devise des fossoyeurs : « Francs buveurs que Bacchus attire / Dans ces retraites qu’il chérit, / Avec nous venez boire et rire… / Plus on est de fous, plus on rit. »

33     Nicolas Brazier (1783-1838), vaudevilliste prolifique.

34     Michel-Nicolas Balisson de Rougemont (1781-1840), journaliste, romancier et auteur dramatique.

35     Alphonse Martainville (1777-1830) journaliste et vaudevilliste.

36     Dormeuil (Joseph Contat-Desfontaines, 1791-1882) comédien, auteur dramatique et directeur de théâtre, s’est associé avec Charles Poirson (1790-1859), directeur du Gymnase, pour exploiter la salle Montansier, qu’il a fait entièrement reconstruire et inaugurer pour l’été suivant. Le théâtre du Palais-Royal conserve encore de nos jours, dans le foyer, un médaillon que l’on peut apercevoir dans l’image ci-dessous provenant du site web du théâtre.

37     Les Montalivet suffisamment puissants pour avoir pu accorder ce privilège sont nombreux. Parions pour le mieux placé, Camille Bachasson, troisième comte de Montalivet (1801-1880), exécuteur testamentaire de Louis-Philippe, plusieurs fois ministre et notamment, l’année de ce privilège accordé en1831, ministre de l’Intérieur de Casimir Perier pendant la monarchie de juillet.

38     Ce théâtre appartenant aux familles de Courbonne et Billing qui avaient signé un bail à Joseph Dormeuil et Charles Poirson pour une durée de 17 ans. Ce bail sera prolongé à plusieurs reprises jusqu’à Félix Briet (note 4) et Paul Mussay en 1887, qui étendra la location jusqu’en 1910. Roland de Courbonne (1780-1857). Lire la thèse, très intéressante, d’Amélie Fagnou soutenue le quatre mars 2025 : “On a ri comme au Palais-Royal !”, panorama archivistique d’un temple du rire parisien au temps de l’industrialisation des spectacles (1858-1906).

39     Peut-être Frédéric Louis de Regnier de Guerchy (1781-1832).

40     Joseph-Louis Duc (1802-1879), architecte, bâtisseur de la colonne de Juillet, place de la Bastille.

Joseph-Louis Duc

41     Jean-Baptiste Lavastre (1834-1891) peintre paysagiste. Indépendamment des décors pour de nombreuses représentations théâtrales, J. B. Lavastre a aussi décoré des salles parmi les plus prestigieuses de Paris, comme l’Opéra Garnier ou la Comédie-Française.

42     Jules Dalou (1838-1902), sculpteur, surtout connu de nos jours pour son vaste ensemble Le Triomphe de la République encore visible de nos jours au centre de la place de la Nation.

43     Émile Bayard (1837-1891) peintre, décorateur dont on conserve surtout de nos jours le souvenir de ses illustrations pour la presse et l’édition. Les plus anciens lecteurs se souviennent avoir souvent vu son nom dans les éditions Hachette.

Frise d’Émile Bayard.
Photographie provenant du site web du théâtre du Palais-Royal »

44     Le portrait de Dormeuil est celui figurant au bas de la note 36. Mademoiselle Montansier figure dans un médaillon analogue.

45     Mademoiselle Mars (Anne Boutet, 1779-1847), comédienne, commença très jeune, dans des rôles d’enfants, puis, à la Comédie-Française, dans des rôles d’ingénues et d’amoureuses. Napoléon Bonaparte la courtisa.

46     Joseph Samson (1793-1871), comédien et auteur dramatique, est entré à la Comédie-Française en 1826 et a été élu sociétaire l’année suivante. Bloqué par ses chefs d’emploi (comédiens titulaires d’un rôle) mais aussi par sa raideur et son ton nasillard, Joseph Samson démissionne en 1830 pour le Palais-Royal. Le procès que lui intente la Comédie-Française le fait renoncer au bout de quelques mois. Parallèlement à cette aventure, Joseph Samson est professeur au conservatoire depuis 1828 fonction où il semble déployer davantage de talent et qui lui vaut encore sa notoriété de nos jours, notamment pour avoir été le professeur de Rachel. Sa longévité a aussi participé à son renom et on le voit doyen en 1842 peu après avoir fondé la société des Artistes dramatiques. En 1853 une représentation de retraite lui est offerte, à laquelle participent quelques-uns de ses élèves, dont Rachel. Ce n’est pourtant que dix années plus tard qu’il prendra sa retraite effective. Il finira sa carrière en prononçant des conférences et écrivant ses Mémoires, qui ne paraîtront qu’en 1882 chez Ollendorff (338 pages). Joseph Samson a aussi laissé quelques comédies légères un peu oubliées.

47     Sainville (Étienne Morel, 1805-1854) a été recruté pour la réouverture du Palais-Royal de juin 1931 à la fois comme comédien et régisseur. Il excellait dans les rôles de naïf stupide.

Sainville par Draner (Jules Renard, 1833-1926), illustrateur belge.

48     Paul Grassot (1799-1860), comédien comique ayant accompli toute sa carrière au Palais-Royal.

49     Brunet (Jean-Joseph Mira, 1766-1853) acteur comique, a choisi son nom de théâtre en hommage à Mademoiselle Montansier, née Marguerite Brunet (note 11) et rejoint sa troupe à l’hiver 1795, bien avant le Palais-Royal. Brunet était un travailleur infatigable et polyvalent, capable de quitter son emploi comique pour jouer, à cinquante ans, le rôle de Cendrillon et faisant, dit-on, l’illusion parfaite.

50     Ravel (Pierre-Alfred Ravel, 1811-1881), acteur comique.

51     Hyacinthe (Louis Hyacinthe Duflost, 1814-1887) comédien et chanteur d’opérette.

52     Aline Duval (1823-1903), comédienne enjouée, est entrée au Palais-Royal en 1842 où elle est restée plus de vingt années.

Aline Duval par Lhéritier, dans Tambour battant (1851) de Théodore Barrière et Adrien Decourcelle au théâtre du Palais-Royal

53     Lhéritier (Marie Romain Thomas, 1807-1885), est l’auteur du dessin d’Aline Duval ci-dessus, et de tous les comédiens du Palais-Royal, en costumes. Il a été aussi, l’un des comédiens y ayant le plus de longévité dans ce théâtre puisqu’il y est demeuré 51 années, après y avoir joué plus de 350 rôles différents. Jules Claretie cite ici des comédiens représentant une partie de la distribution originale des Diables roses.

54     Edmond Geffroy (1804-1895), comédien et peintre, entré à la Comédie-Française en 1829, devenu sociétaire en 1835 et doyen de 1863 à 1865. Sa notoriété et son talent ont fait qu’il a été plusieurs fois rappelé par la Comédie-Française. Edmond Geffroy est encore connu de nos jours en tant que peintre pour avoir dressé, comme Lhéritier, le portrait de nombre de ses camarades dans les costumes de leur rôle, conservés par la bibliothèque-musée de la Comédie-Française.

55     Punch, hebdomadaire humoristique et satirique britannique paru de 1841 à 2002. Le premier numéro portait en couverture « London Charivari ». Napoléon III a été une source inépuisable de moqueries pour les britanniques.

56     Ces deux vers étaient donnés dans les invitations faites à la presse pour la soirée du treize septembre, et expédiées au domicile des invités.

57     Le Crystal Palace de Londres, inauguré en 1851 était un peu l’équivalent — en bien plus moderne et plus audacieux — que notre très massif palais de l’Industrie des Champs-Élysées, inauguré en 1855.

58     C’est-à-dire au nord.

59     « Toi que le caprice emporte / Public parisien, tu / Ne t’es pas trompé de porte : / écoute mon impromptu. // Ce palais où tout flamboie, / Riant comme un prairial / plein de lumière et de joie, / C’est bien le Palais-Royal. »

60     Maria Legault (1858-1905), morte à 46 ans, sera la Roxane de Cyrano de Bergerac à sa création en décembre 1897, face à Coquelin aîné.

61     Il s’agit, dans la Phèdre de Racine, du récit, par Théramène, de la mort d’Hippolyte (acte V, scène VI) : « À peine nous sortions des portes de Trézène, / Il était sur son char ; ses gardes affligés / Imitaient son silence, autour de lui rangés ; / Il suivait tout pensif le chemin de Mycènes… »

62     Lassouche (Pierre Bouquin de La Souche, 1828-1915) comédien et auteur dramatique.

Lassouche, par Émile Bayard en 1880.
Source : Musée Carnavalet

63     Félicia Thierret (1814-1873), robuste comédienne entrée à la Comédie-Française en 1833 puis la quittant en 1849 pour rejoindre le Palais-Royal. Félicia Thierret est morte d’une pneumonie attrapée dans les courants d’air du théâtre.

64     Alexandre Dumas (et Frédéric Gaillardet), La Tour de Nesle, drame en cinq actes créé sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin au printemps 1832. Le texte de la pièce est paru la même année chez Jean-Nicolas Barba. Cette pièce sera reprise au théâtre de la Gaîté au cours de l’hiver 1882-1883.

65     Afin de rendre cette image musicale compréhensible par les béotiens, le secours de l’inépuisable Maxime Hoffman a été requis. Voici la substance de sa réponse : À l’époque médiévale, seules des intervalles justes (quinte, tierces, quartes), et tonalités majeure ou mineure étaient utilisées. Cette notation simple et régulière manquait de variété et c’est pourquoi au cours des siècles suivants, des accords nouveaux, ont été introduits comme les 7e ou 9e de dominante. Des dièses ou bémols à la clé ont été ajoutés enrichissant encore les tonalités de base, un peu comme une broderie autour d’un canevas. Le morceau à sept dièses imaginé par Francisque Sarcey indique une tonalité particulièrement sophistiquée, voire élitiste. Cette remise en ut naturel est donc une régression introduisant une importante rusticité. Maxime Hoffman poursuit avec perfidie que « Seule une oreille expérimentée se rendra compte de la modification. » mais évoque néanmoins un sacrilège.

66     Daubray (René Thibault, (1837-1892), comédien nouvellement arrivé au Palais-Royal.

67     Céleste Faivre, bien oubliée de nos jours.